jeudi 4 mars 2021

Deux matériaux pour la création (reliefs)

La reliure de création passe souvent passe l'élaboration de reliefs, généralement apposés sur le premier plat de l'ouvrage comme décor. Pour préserver la maniabilité de l'ouvrage, ces reliefs ne peuvent être profonds, et pourraient aussi bien être qualifiés de de "bas-reliefs".

Le principe de réalisation est simple: 

    1. Sculpter le sujet dans un matériau adapté

    2.  Habiller la sculpture ainsi créée par collage d'une peau sous pression à l'émalène. La peau peut être directement la couvrure générale de l'ouvrage. Ou bien ce peut être une peau indépendante collée sur la sculpture. Dans ce dernier cas, le sujet ainsi "habillé" devra être inséré dans une décaissement du carton de couverture.

Dans tous les cas, la question se pose du choix du matériau de sculpture. Il existe certainement beaucoup de possibilités, à choisir soit dans des matériaux usuels, soit parmi les fournitures pour l'artisanat. J'en ai personnellement expérimenté deux qui m'ont donné satisfaction.

La sculpture dans du carton

Tout carton peut être travaillé au scalpel. La "cartonette" (carton bulle) est plus facile à sculpter que le carton de reliure. Cependant, pour obtenir des profondeurs de relief suffisants, il faudra superposer plusieurs couches (au moins 4) de la cartonette la plus épaisse (6/10). L'empilage est alors sculpté au scalpel, puis l'on termine par un ponçage fin.

 

 Les réalisations ci-dessus: "Avignon", d'André Hallays et ci-contre: "L'intelligence des animaux", d'Ernest Menault, ressortent de cette technique.

Dans les deux cas, la couvrure est  une basane amincie à 3/10, et posée directement sur les sculpture en carton.

A noter que le travail de sculpture du carton reste relativement pénible, et manque de précision. On ne pourra donc envisager un motif très détaillé.

 

 

 La sculpture d'une pâte de type polymère

Il en existe un certain nombre, bien connues des modélistes (plastiline, ect...). La pâte FIMO, par exemple, est un matériau commercial très semblable à de la pâte à modeler, de sorte qu'il est très utilisé par les enfants. Le modelage se fait à la main, à l'aide d'outils de modelage simples: couteaux, poinçons, spatules..., Le modèle est ensuite cuit au four à 110 degrés pendant une trentaine de minutes. L'avantage de ce matériau est qu'il ne subit pas de variation dimensionnelle à la cuisson. La pièce obtenue est solide, légèrement élastique, et peut encore être travaillée au couteau et poncée. Le collage d'une peau sur le modèle, à la colle plastique de reliure sous émalène, est efficace pour autant que la pression soit maintenue un temps suffisamment long (une journée). 

La précision de la sculpture n'est limitée que par la finesse de la peau de couvrure, laquelle a tendance à absorber les détails.On devra en tenir compte lors du façonnage.

 Ci-contre à gauche, "Histoire de la caricature et du grotesque", de Thomas Wright, couverte d'un chagrin émeraude, est illsutrée au centre du premier plat d'une figurine grotesque réalisée en pâte FIMO, elle même couverte d'une basane mince (3/10).

 

L'ouvrage ci-contre à droite "Mythologie pittoresque", de J. Odolant-Desnos, est couvert d'une basane lisse de couleur fauve. La figurine au centre du premier plat (la déesse Athéna) est réalisée en pâte FIMO recouverte d'une peau très fine (moins de 2/10), d'agneau glaçé. La figurine est posée sur un fond doré à l'or fin bordé d'un bourrelet formant cadre en relief.

Le médaillon vert montre la sculpture brute en pâte polymère avant couvrure

Au bilan, la pâte polymère m'apparait comme un matériau idéel pour l'objectif visé.