lundi 23 décembre 2019

Un "La Pléïade" fait comme un "La Pléïade"


 Cet article est le fruit d'un challenge que s'est proposé mon ami Marc: rhabiller un "La Pléïade" de sorte qu'il ressemble... à un "La Pléïade". C'est un challenge comme je les aime, et notre collaboration a été, je crois, fructueuse.

 Sur le plan de la reliure, le "cahier des charges" est simple, mais non classique: couverture souple imitation cuir, couvrure continue sans mors, dos non collé formant soufflet, titre faisant effet de pièce de titre, gardes-couleurs unies.

Les dessins et photos peuvent être agrandis en cliquant dessus.

1. Pages de garde
On commence par doter l'ouvrage de pages de garde. En fait (croquis No 1), il nous suffira, de chaque côté du livre, d'une seule page comportant un retour d'au moins 4cm. A la fin de l'opération, la page entière sera contrecollée par la garde-couleur, le petit retour sera intégré dans le montage. Si l'on souhaite inclure une vraie garde blanche, il suffira de l’intégrer auparavant au corps du livre, au dessous de la page double, par onglets ou accrochage sur 4mm.
2. Couvrure carton







 Le dos du bloc livre étant préalablement "griffé" par des traits de scie, on colle sur ce dos une mousseline débordant de part et d'autre d'environ 5cm (croquis No 2) . On la colle également sur les retours de papier. Ces retours constituent en quelque sorte des "pattes" de montage. Après séchage, on arase ces "pattes" au ras du livre, on colle le signet et les tranchefiles, et on prend soin de fendre ces "pattes" ras du dos sur environ 2cm.

 On entoure alors l'ouvrage d'une cartonnette de 3/10 environ, débordant du livre d'au moins 5mm sur le pourtour. Cette cartonnette est collée sur les "pattes" de montage mais n'est pas collée sur le dos. On recoupe la cartonnette sur tout le pourtour en ménageant des "chasses' (3mm max). On ébauche au plioir, en s'appuyant sur une règle, les plis d'ouverture au ras du dos.

La couvrure s'effectue ensuite normalement, comme pour une reliure classique. Pour la ressemblance avec un vrai "La Pléiade", on peut choisir un skivertex imitation cuir. La ressemblance est étonnante.
Pour le titre, sachant que le dos d'un "La pléiade" est doté d'une imitation de pièce de titre de couleur, il suffira d'en poser une vraie.

L'ouvrage que se proposait Marc est le  "Journal 1899-1939"" d'André Gide, qui relate le quotidien, les pensées, la philosophie de l'auteur dans la période de l'avant-guerre. L'ouvrage est en bon état, mais la couverture manque. Il  était donc urgent de le restaurer.

Sur la photo ci-contre, le livre de droite est le résultat de l'opération. Pour comparaison, on a figuré, à gauche, un vrai "La Pléäde".


 Les photos ci-contre montrent (A) l'effet de couverture souple et (B) la présence de soufflet. Les garde-couleurs (C) sont unies, comme dans les vrais "La Pléïade".

 L'effet "fausse pièce de titre" (voir modèle) est obtenu à l'aide d'une "vraie" pièce de titre (D).

C'est bon, Marc, le contrat est rempli !

vendredi 25 octobre 2019

Une restauration quasi-réversible

La méthode exposée dans cet article a été profondément "repensée" par la suite et a fait l'objet d'une version plus pratique et plus efficace, exposée à la date du 30 Mai 2020 (elle-même remaniée quelques mois plus tard). On se reportera avantageusement à cette date pour une méthode largement plus pratique.

On connait l'importance qu'il y a lieu d'attacher à la réversibilité des opérations. C'est un principe général; toute restauration, et même toute reliure, devrait respecter ce principe suivant lequel toute opération portant sur le document d'origine devrait en principe pouvoir être défaite si besoin est.
Pourquoi déferait-on ce qui a été fait ? Soit que l'on juge, soi-même ou un autre, que l'on aurait pu faire mieux, soit que les possibilités de la technique permettent demain ce qui n'est pas possible aujourd'hui...
La question de la réversibilité porte surtout sur l'utilisation de la colle. Le collage à la colle d'amidon peut être défait par simple apport d'eau, alors que la colle chimique ne le permet pas.
Respecter ce choix est déjà une bonne précaution; mais pourtant un peu illusoire, car lorsqu'on nourrit les dos de colle de pâte pour y accrocher une mousseline, il y a peu de chances, en cas de démontage que les cahiers en ressortent indemnes.

Le challenge que j'ai voulu relever avec ce livre d'enfants est celui-ci, que je résume par un cahier des charges.
     - Ne pas encoller les fonds de cahiers
     - Respecter au mieux la couverture d'origine
     - Sauver les pages de garde d'origine

La photo ci-contre montre l'état initial de l'ouvrage. Les cinq cahiers sont désolidarisés. Le dos est absent mais il reste un "moignon" de toile rouge sur le premier plat , qui passe sous la couverture papier. les gardes volantes sont désolidarisées, mais les gardes collées sont propres.


 Pour ne pas apporter de colle au fond des cahiers, on choisit de coudre les cahiers sur la mousseline, suivant la technique de couture sans ficelles ni rubans.




1. Couture.

De manière pratique, j'ai collé la mousseline sur un papier .
 Kraft en ménageant des "fenêtres" au niveau des grecquages. Les photos ci-contre (agrandir en cliquant) montrent les coupes de Kraft et de mousseline, puis les deux assemblées, puis la position de couture du 1er cahier.
 La pratique de couture sans ficelles à travers les fenêtres est certes un peu contraignante, mais l'assemblage final est robuste.

Fig. 1



Le schéma ci-contre à gauche montre ce même assemblage.

 2. Création du soufflet

Il y a alors de part et d'autre du dos deux bandes de Kraft doublé mousseline en excédent. On rabat une largeur de cet excédent égale à la largeur du dos, sur le dos, sans le coller, puis une largeur identique de l'excédent symétrique en le collant sur le premier. On a ainsi créé un soufflet.

3. Montage de la toile au dos

Fig. 2
On colle ensuite sur le soufflet ainsi formé 'un papier de la couleur des "gardes" dépassant sur les côtés (fig. 2). Ce papier servira pour l'accrochage de la couverture.

Fig. 3
La figure 3 montre le montage de la couverture. Au premier plat, une toile est passée sous le "moignon" de toile ancienne; mais elle porte un papier d'accrochage identique à celui de la fig. 2. On colle ensuite la toile sur une cartonette formant le faux-dos.

Le même dispositif est utilisé au 2ème plat, sauf que, dans le cas présent, on ne disposait pas d'un "moignon" de la toile ancienne. On se contente alors d'un montage bord à bord.


4. Accrochage de l'ouvrage dans sa couverture,  et assemblage des gardes volantes

 Le dos du livre est alors collé sur à l'intérieur du faux-dos. On rappelle qu'un soufflet existe déjà (par. 2). Pour assurer l'accrochage des plats, il suffit de coller les 2 paires de "papiers d'accrochage" des plats à ceux de l'ouvrage (fig. 3).
 


Les gardes volantes sont alors simplement collées à la colle
 d'amidon sur ces "pattes" de liaison" réalisant en même temps la continuité des pages de garde.


 Ci-contre, à gauche et à droite, l'ouvrage fini, extérieur et intérieur




lundi 22 juillet 2019

Une autre méthode de mosaïque de cuir, par "sertissage arrière"

Cet article décrit mes premiers essais d'une nouvelle méthode de mosaïque de cuir. La méthode y est complètement explicitée (2ème ouvrage ci-dessous). Cependant, des réalisations plus ambitieuses y sont exposées à la date du 3 Février 2020. On les consultera utilement

Les deux réalisations présentées dans cet article illustrent une méthode de mosaïque de cuir qui n'a pas encore été explicitée dans ce blog. Cette fois, l'effet "mosaïque" se présente comme si certaines pièces de couleur étaient "serties" dans le cuir de couvrure. Très honnêtement, j'en attribuerai l'idée de base à mon amie Aurélie, qui la première l'a improvisée sous mes yeux pour le titre d'un livre. Pour cette raison, je l'ai appelée "méthode aurélienne". Pour faire plus scientifique, on pourrait la nommer "méthode par sertissage arrière".

Les deux ouvrages présentés ci-dessous ont été en fait réalisés l'ordre inverse de leur présentation ici, de façon à mettre en exergue la plus récente donc la plus élaborée. Par contre les principes et les détails des opérations ne sont explicités que dans le 2ème article ci-dessous.

Sertissage arrière: 2ème réalisation

La technique mise au point dans un premier ouvrage (voir 2ème article ci-dessous)  est utilisée pour l'ouvrage: "Récréations botaniques", d'Henri Coupin, dont le sous-titre "Ce qu'on voit dans les fleurs", résume à lui seul le contenu.


Outre une meilleure maîtrise du procédé par rapport à la première réalisation , une difficulté est ajoutée au niveau des sujets figurant le décor. Certains sujets sont traités par la méthode de la "dorure à la feuille" (ici il s'agit en fait de cuivre) méthode qu'il faut maîtriser suffisamment pour obtenir un résultat valable. Honnêtement, le challenge n'est encore qu'imparfaitement réussi.

Pour le reste, le principe est resté le même: le cuir de couvrure, évidé au niveau des motifs, est doublé à l'arrière d'un cuir fin qui porte la couleur; laquelle est dans le cas présent une couche d'or (vrai ou faux). La cuir arrière est poussé à l'émalène à travers les vides du cuir avant.




La méthode a été appliquée pour les fleurs et les feuilles de vigne au premier plat, et également pour le "collier de perles" au 2ème plat.

 Les titres au premier plat sont réalisés par incrustation de pièces de titre dans des logements initialement prévus.


 Le dos porte également le titre complet sous la forme d'une pièce de titre longue prise entre deux nerfs en forme de fleur.

Les garde-couleurs sont d'un papier à la cuve commercial à motifs de fleurs. Les titres sont réalisés à l'oeser par le relieur.








Sertissage arrière: 1ère réalisation

Les photos ci-dessous, pour cet ouvrage "Promenades botaniques", présentent mon premier essai à peu près convaincant pour cette technique. La méthode, mise au point au fur et à mesure de l'avancement, , est exposée en détails.




















Toutes les peaux utilisées sont parées à la même épaisseur, ici 3/10.

Dessin X (projet)

 Le dessin X ci-contre est exécuté sur papier, puis collé à la colle forte sur une cartonnette de 3/10 dont les dimensions sont très exactement celles du premier plat du livre. Les zones orange et bleu représentent les "patchs" qui fourniront les couleurs des pétales.

Les éléments du dessin, ici les pétales des fleurs, les feuilles et les tiges (plus la pastille ronde pour la pièce de titre), sont alors découpées avec soin.
Des pièces ainsi découpées, on ne conservera, outre la plaque de fond, celles qui doivent rester de la couleur du fond, ici marron (ex. la collerette au centre de la fleur de gauche). Dans un tel cas, on collera la plaque sur un papier simili japon, et l'on viendra remettre à leur place ces petites pièces isolées.

La séquence des opérations suivantes est illustrée par les photos A...F ci-après.



1. Préformage du cuir de couvrure

On empile dans l'ordre: un ais - une feuille de polypropylène fine (type papier pour recouvrir les livres) - la cartonnette du projet, dessin visible au dessus, que l'on garnit de colle mélangée - le cuir de couvrure (ici marron), fleur au dessus, préalablement humecté à l'éponge, soigneusement positionné par rapport au dessin, sachant qu'il constituera le premier plat de la couvrure - une autre feuille de polypropylène - une plaque d'émalène de la taille du projet - enfin un autre ais. On place le tout sous une presse et l'on serre fortement. On a intérêt à ce que la zone de pressage borde assez exactement le carton du côté intérieur. Après quelques heures, on peut retirer le tout, que l'on laisse sécher sous une plaque plane. Le profil des fleurs est alors fortement marqué dans le cuir.
Après séchage, on découpe au scalpel neuf le cuir à l'intérieur des alvéoles, en suivant si possible le fond de celles-ci. En général, les chants des alvéoles sont alors couverts du cuir (ici marron). Si certains chants se sont décollés, on les rabat et on les recolle (colle forte). Pour les chants qui auraient été coupés, on les peint de la teinte générale (ici marron) (le résultat est représenté par la photo A)
Si à nouveau des pièces intérieures sont libérées (collerette marron de la fleur de gauche), on les traite de la même manière et on les conserve.

2. Couleurs arrières

Pour avoir la couleur des fleurs, on réalise un patchwork de trois couleurs. On découpe un rectangle de peau verte, de dimension égale à la cartonnette du projet, qui donnera la couleur des tiges et des feuilles. Par quelques piquages on y repère une zone qui portera la couleur orange, et une zone qui apportera la couleur bleue. En superposant la peau verte, l'orange à gauche, la bleue à droite (Photo B), on découpe les zones définies par le dessin X initial (photo C). La précision de découpe n'est nécessaire que là ou deux couleurs se rencontrent (ici vert-orange et vert-bleu). Sur un papier simili-japon, on peut alors assembler exactement le patchwork des trois couleurs, l'orange et le bleu dans le rectangle vert, toutes les couleurs étant de niveau (photo D).

3. Pressage arrière

On empile à nouveau ais - émalène - polypropylène - patchwork des couleurs, couleurs au dessus, garni de colle mélangée - cartonnette du projet avec son cuir marron au dessus - polypropylène - ais. On met sous presse, on serre et l'on laisse quelques heures.
 Pour les pièces libres éventuelles (collerette de la fleur de gauche), on n'aura pas oublié de les placer à leur emplacement dans les alvéoles de la cartonnette.
Après séchage, du côté face, les couleurs apparaissent "serties" dans la couleur de fond. Au dos, des vides se sont formés dans les zones repoussées (voir la fleur à droite de la photo E).

4. Comblage des vides

On peut combler ces vides à l'arrière à l'aide de divers matériaux. Pour ma part, j'ai choisi de découper des formes dans de la doublure de peau. Une grande précision n'est pas nécessaire. (La doublure de peau se coupe très bien au ciseau, très mal au scalpel). Les zones blanches des photos E et F représentent ces doublures de comblage.
On peut songer aussi bien à du silicone, de la sciure fine agglomérée par de la colle, etc...

L'ensemble peut alors être collé sur le premier plat du livre (colle forte), plutôt par pressage manuel. Le positionnement doit être très précis pour ne pas avoir d'effet d'"escaliers" aux bords.


5. Contre-pressage (facultatif)

Si l'on a rempli les vides (v. section 4) par de la doublure de peau, il se peut qu'elle soit légèrement plus épaisse que les vides à remplir. Un contre pressage sous émalène: ais-polyprop-projet-polyprop-émalène-ais a alors l'avantage d'accentuer le relief de sertissage, mais par contre l'inconvénient de révéler légèrement (suivant lumière) les contours du patchwork. Ce fut le cas pour le projet concerné. Il y a lieu de réfléchir à une solution pour ce désagrément.

samedi 20 juillet 2019

Mosaique de cuir, technique de superposition

On l'aura compris, j'ai quelque tendresse pour la technique de mosaïque déjà évoquée dans l'article primordial du 8/09/2018 et celui du 10/02/2019. Au fur et à mesure des essais, les opérations compliquées se simplifient, les chausse-trappes apparaissent, et c'est ainsi que la technique progresse... par petits pas

Dans le cas présent, la technique ne concerne qu'une partie du premier plat de l'ouvrage "L'astronomie pour tous", de G. Bovier-Lapierre, pour lequel le travail d'ensemble est présenté sur la photo ci-contre.
Le travail de mosaïque ne concernait que la représentation de la terre, qui demandait un assemblage de 3 couleurs bleu, jaune, blanc.
Toutes les couleurs seront prises dans des peaux de même épaisseur: 3/10 ou moins.

On reprend la séquence d'opérations, en se basant sur le modèle ci-contre extrait de la banque d'images "Getty images". Sur ce dessin ont été représentées deux zones: ABCDEFGHIJKLA (zone 1) qui contient les terres tempérées, et ABCDEFGHA (zone 2), qui contient les zones polaires. Je conseille de faire deux copies de ce schéma.

En fixant sommairement ce dessin sur le cuir jaune, je découpe la zone 1, puis sur le cuir blanc, la zone 2. Seule la frontière ABCDEFG doit être assez précise. Le débord IJK tient au fait qu'il faudra assurer les remplis.

Je colle à la colle de pâte le dessin total (ou sa copie) sur le cuir bleu. Puis en pointant les repères AHIJKL à travers le cuir, je positionne mes coupes jaune et blanche que je colle au dos du bleu, à la colle de pâte. Le positionnement de la jonction ABCDEFG doit être rigoureux.
Par rapport aux essais antérieurs, je ne préconise plus le doublage des peaux par un papier.
Cet ensemble est alors placé sur une plaque de verre et maintenu en le bordant de papier kraft adhésif.

Au scalpel à lame neuve, on peut alors découper très précisément les continents. Les pièces se détachent l'une après l'autre, généralement avec leurs deux épaisseurs de peau. On identifie chaque pièce au dos puis on les plonge dans un bol d'eau. Les épaisseurs de peau et le papier se détachent alors automatiquement.

Sur une vitre, on fixe un carré de simili japon, en mouillant le verre simplement. Sur ce papier on vient placer à la colle de pâte (ou mélangée) les zones de bleu (la mer, les lacs), puis les zones de terre, jaune ou blanche. L'assemblage doit pouvoir être fait de manière assez précise.

L'ensemble se détache de lui-même après séchage. On l'utilise alors comme partie du décor du 1er plat.


 

dimanche 10 février 2019

Une technique de mosaïque de cuir

 Pour cette méthode, on consultera utilement l'article suivant au 20 Juillet 2019, qui y apporte quelques améliorations, voire corrections...

Cet article est un complément  à mon article "primordial": "Un essai de mosaïque de cuir" du 8 Septembre 2018. Il n'est pas à confondre avec l'article "Mosaïque de cuir, méthode François Voignier" du 15 Juin 2017, lequel aurait pu s'intituler : "Mosaïque de cuir; Méthode du cloisonné-bombé (François Voignier)". Ici, il s'agit d'une mosaïque "de niveau", en somme une alternative à la méthode classique du modèle en rhodoïd, que je propose cependant comme étant plus rapide et plus précise.

 Pour le principe général, on reprendra l'article du 8//09/2018. La seule amélioration apportée ici dans cet article est l'application à un motif à 3 couleurs, sachant que le précédent article était limité à 2.

Cela dit, le principe reste le même, très simple: pour couper des pièces de cuir s'emboitant parfaitement dans un motif, il suffit de les couper en superposition.

Sur l'exemple ci-contre, le travail de mosaïque proprement dit est concentré sur le premier plat, et porte sur 3 couleurs, celles des personnages rouge et bleu, et celle du fond ocre.

En suivant la technique de l'article du 8/09/18, on aura réalisé successivement les opérations suivantes:
 1. Dessiner la scène projetée sur un papier
 2. Faire parer des rectangles de cuir jaune, rouge, bleu aux épaisseurx 3/10 (ou moins), suffisants pour porter le fond (jaune), la femme (rouge), et l'homme (bleu).
3. Stabiliser ces rectangles de cuir en les doublant d'un simili-japon, à la colle flexible.
4. Sur la pièce jaune, coller le dessin papier de la scène à la colle de pâte.
3. Sur une plaque de verre, fixer la pièce jaune sur un bord à l'aide de kraft autocollant.
3. Coller la pièce rouge sous la jaune, à la colle de pâte, à l'emplacement de la femme*. Compléter la fixation de la pièce jaune sur le verre à l'aide du kraft autocollant sur les 4 bords.
4. Découper le contour de la femme. Marquer le contour de l'homme en coupant superficiellement sans traverser.
5. Partant d'un point du contour de la femme, soulever la couche jaune sur celle-ci, au besoin en apportant de l'eau avec un pinceau. La femme apparaît en rouge, et peut éventuellement se détacher.
6. Libérer à l'eau la fixation kraft du rectangle jaune sur 3 côtés. Dégager (à l'eau si nécessaire) l'excédent de cuir rouge. Rassembler la partie jaune et la femme rouge en les collant en place sur un simili-japon, à la colle flexible.
6. Recommencer les opérations 3-4-5-6 avec le cuir bleu, pour l'homme, à son emplacement.
7. Après séchage, lisser l'ensemble, surtout au niveau des jonctions, à l'aide d'un plioir téflon à travers une macule blanche.

 8. Les collages-décollages à la colle lente ont peut-être un peu épidermé les cuirs. Les cirer avec un cirage de bonne qualité.

La photo ci-contre montre l'ouvrage complet terminé, moyennant quelques fantaisies supplémentaires: nerfs obliques, pièce de titre bicolore.
L'innovation est le sel de la reliure.

* Pour repérer l'emplacement d'un dessin au dos du cuir, on repère un cadre rectangulaire de ce dessin en piquant 4 repères aux bords de la pièce jaune.