lundi 3 février 2020

Deux nouvelles mosaiques de cuir par "sertissage arrière"


Un décor "précieux" 


Pour cet ouvrage notoire dans le monde de la reliure: "Dorure et décoration des reliures", d'Yves Devaux,  j'ai opté pour un décor précieux comportant au premier plat, un collier porté par un profil féminin, et au deuxième plat, une sorte de talisman rouge et or.

Les techniques utilisées ont déjà été évoquées dans ce blog: l'usage de la feuille d'or*, d'une part, et d'autre part cette technique sur laquelle je travaille (et espérons le) progresse, depuis 4 ouvrages, présentée sous le nom de "sertissage arrière" ou quelquefois "méthode aurélienne", en hommage à celle qui l'a introduite.

L'ouvrage est construit de manière non-classique en utilisant une couture sans ficelles ni rubans, apparentée au mode de couture copte. De ce fait l'ouvrage peut être ouvert à plat (v. photo ci-dessus), ce qui est un avantage pour un ouvrage didactique.

L'ensemble du décor est composé dans une peau glacée anthracite mise en forme, au premier plat, sur un profil féminin portant un collier de pierres et de perles dorées.
Le profil féminin au premier plat est réalisé par un empilage de cartons que vient recouvrir le cuir de couverture sous une pression à l'émalène.
Les perles d'or sont obtenues par sertissage arrière d'une deuxième peau dorée à la feuille*.
Les cabochons de couleurs vives sont réalisés suivant la méthode Voignier, solidifiés aux bords à l'aide de bériplast.


Au deuxième plat, le
"talisman" utilise à fond la technique "aurélienne", les zones dorées provenant d'une seconde peau collée à l'arrière de la couvrure générale.

 Titre et auteur sont rapportés sur le dos dans des logements déterminés par des faux-nerfs de formes ovales pour deux d'entre eux et ronde pour le troisième.
Les éléments du titrage sont dorés au ruban dans des pièces de titre de couleur rappelant le thème des bijoux qui caractérise le décor.

Les gardes-couleurs sont d'un papier à la cuve coloré en nuances de verts et filets dorés qui s'harmonisent avec les plats. Les charnières de peau prolongent naturellement le cuir noir de la couvrure.


 * Dans le cas présent, il s'agit de feuille de cuivre et non pas d'or.




Aux racines du temps, de Stephen Jay Gould

C'est ce même procédé de construction qui a été appliqué pour cet ouvrage du paléontologue américain Stephen Jay Gould, pape du Darwinisme, auteur de nombreux ouvrages sur ce thème ("Le pouce du Panda, etc...).
Par cet ouvrage, j'ai voulu surtout tirer les conclusions de l'essai précédent de mosaïque à plusieurs couleurs (2ème ouvrage du 22 Juillet 2020). En particulier, l'assemblage de plusieurs couleurs en "patchwork" à l'arrière ré-apparaissait, malheureusement, quoique de manière discrète, à l'avant du décor sous certaines lumières.

L'idée exploitée ici est précisément d'utiliser ce défaut pour en faire un élément du décor. Ainsi les éléments du "patchwork" seront seront dessinés de telle sorte qu'apparaissant sur l'avant, ils feront partie intégrante du décor.

Au regard du sujet, l'illustration du 1er plat s'imposait, comme une évocation imagée du Big Bang primordial de l'univers. Les pièces du "patchwork" arrière sont clairement matérialisées à l'avant sous forme de rainures.



Le second plat est une représentation plane de la Terre, obtenue par la technique de superposition également évoquée dans ce blog.

Le dos, enfin, est agrémenté de deux nerfs obliques qui délimitent une pièce de titre en 3 couleurs.

Les gardes-couleurs sont dans un papier glacé figurant une nébulosité or sur fond bleu, manière de rappeler un ciel primitif prêt à se condenser en une multitude d'étoiles.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire